Résumé : Voici l’histoire de deux sœurs, Vivenna et Siri. L’histoire du Dieu-roi que l’une d’entre elles doit épouser, et de Chanteflamme, un autre Dieu qui n’aime pas son travail. Celle aussi de Vasher, un immortel qui tente de réparer les erreurs qu’il a jadis commises, et de Saignenuit, sa mystérieuse épée. Dans leur monde, celui qui meurt auréolé de gloire devient un dieu. Il vit dans le panthéon de la cité d’Hallandren, et utilise la magie biochromatique, la magie du Souffle. Un Souffle qu’on ne peut récupérer qu’une fois, sur un individu à la fois. A propos du résumé : Il dépeint correctement la situation des personnages principaux, bien qu’il manque une information qui me paraît importante : Vivenna et Siri sont deux princesses du pays d’Idris et le mariage arrangé avec le Dieu-roi d’Hallandren est censé empêcher une guerre diplomatique entre les deux pays. La menace de cette guerre imminente et perdue d’avance pour Idris est une épée de Damoclès qui flotte au-dessus des deux princesses tout au long du roman. Elle motivera en grande partie leurs choix et leurs actes. L’auteur : (biographie sur la 4ème de couverture) Né en 1975 dans le Nebraska (USA), Brandon Sanderson est depuis quelques années l’un des auteurs les plus vendus à travers le monde. Choisi pour conclure la mythique série de La Roue du Temps après le décès prématuré de son auteur Robert Jordan, il a également publié entre autres, la célèbre trilogie des Fils-des-Brumes. Le titre et la couverture : Le titre en français est resté le même qu’en VO. Donnée à la toute fin du livre (dans l’épilogue !), sa traduction française aurait été selon moi plus appropriée que la VO. Elle aurait donné une touche d’originalité face aux nombreux romans anglophones de YA dont les titres n'ont pas non plus été traduits. La couverture reflète bien une partie du roman, mais on ne peut la comprendre vraiment qu’en avançant assez dans l’histoire. De plus, elle présente seulement un personnage or Warbreaker est construit de telle façon que nous suivons quatre personnes d’égale importance pour l’intrigue. Les deux associés ne m’ont pas emballée lorsqu’une amie me l’a prêté, ils ne rendent pas spécialement justice au roman en lui-même. Mon avis sur l’histoire : Il est étonnant de voir avec quelle facilité on pénètre dans ce monde totalement inconnu que l’on s’approprie très naturellement. Malgré quelques longueurs (notamment vers la moitié du roman) qui sont vite cassées par des rebondissements et des révélations faites tout au long du livre, le récit est passionnant et riche en événements. Tellement riche que ce roman demande du temps et se lit à petites doses sous peine d’en être écœuré ou complètement perdu dans le déroulement de l’histoire. Nous suivons donc les aventures de Chanteflamme, Siri, Vivenna et Vasher, chacun à leur tour, de chapitre en chapitre. Présenté d’un point de vue interne à la 3ème personne du singulier, le récit nous permet donc d’avoir accès aux réflexions des différents personnages à tour de rôle. J’ai beaucoup aimé cet aspect de l’histoire qui permet de montrer les points de vue de personnages qui n’ont pas la même position dans la société hallandrène, pas la même éducation et donc n’ont pas les mêmes regards sur la situation. On retrouve dans ce livre des personnages riches, subtils et qui évoluent perceptiblement au fil des événements. La pertinence de la réflexion des personnages principaux les rend vraiment intéressants et on se surprend à s’identifier à chacun d’entre eux au fil des chapitres alors qu’ils sont diamétralement différents tant physiquement que mentalement ou même moralement. Il est intéressant notamment de voir les différences d’appréciation sur le personnage de Siri. Elle-même avant de se reprendre en main se sent complètement seule, ne sais pas à qui se fier et regrette de ne pas avoir mieux retenu les cours donnés par ses précepteurs, tandis que Chanteflamme la voit sûre d’elle, indépendante et est persuadé qu’elle joue un rôle pour paraître plus sotte qu’elle ne l’est vraiment. Vivenna, quant à elle, est convaincue tout du long de l’histoire que sa sœur n’est pas à sa place et est incapable de tenir le rôle qu’on lui a confié malgré elle, sans doute guidée par sa jalousie et son désarroi. Tout en subtilité, l’auteur nous emporte dès les premières pages dans un monde inconnu régit par le Souffle, une sorte de magie exercée par les Eveilleurs qui avec une certaine quantité de souffles peuvent animer objets et cadavres. Chaque personne naît avec un unique souffle qu’il peut céder volontairement, souvent contre de l’argent, mais qui le fait devenir un morne. Plus une personne possède de souffles et plus sa perception du monde est affinée : couleurs, personnes, émotions, absolument tout est exacerbé par le Souffle. Moins elle en a, moins elle se rend compte de la beauté du monde. Mais le Souffle est avant tout une arme dont le trafic est condamné par Idris. Warbreaker, c’est une rencontre frontale entre deux mondes, celui d’Hallandren, pays de l’ostentatoire, des couleurs et de la magie biochromatique, et d’Idris, pays humble vénérant un Dieu unique impalpable, abhorrant les vêtements provoquants et les gens qui se font remarquer tout autant que la magie biochromatique. Les personnages évoluent donc sur un fond de crise socio-politique, historique et théologique mais au-delà de ça, ce récit a sonné pour moi comme une ode à la tolérance et à l’ouverture d’esprit. La complexité de l’intrigue, des personnages, de la plume de Sanderson éjecte la facilité du manichéisme avec brio de ce roman. C’est un roman à savourer (je l’ai lu en plus de deux semaines !), l’auteur sait distiller avec perfection l’humour, le sérieux, les explications sur le Souffle et l’Histoire de ce monde, les descriptions des lieux et des personnages et les dialogues qui sont tout à fait maîtrisés. Certaines questions restent cependant en suspens et le fait que Warbreaker est un tome unique laisse un petit goût de trop peu, notamment en ce qui concerne l’aspect historique du monde créé par Sanderson. Il joue pourtant un rôle important dans l’intrigue. Néanmoins, la fin reste tout à fait ouverte à une suite. En attendant une éventuelle suite, n’hésitez pas à aller jeter un coup d’œil au site francophone dédié à Brandon Sanderson et qui publie notamment les traductions des annotations faites par l’auteur lors de la rédaction de Warbreaker et mises en ligne sur son site officiel anglophone ! J’espère vous avoir donné envie de lire Warbreaker ! Si c’est le cas, je vous souhaite une bonne lecture ! PS : Attention, le prix fait mal ;) Infos pratiques :
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